MARION ALZIEU
Chorégraphe
Danseuse

©Fabrice Rumillat
Marion se passionne très jeune pour la danse sous toutes ses formes. Forte d’une expérience intense dans plusieurs techniques, elle suit 4 années de formation entre Toulouse et Istres.
A sa sortie de formation, elle travaille comme stagiaire pour deux créations dans la compagnie d’Emmanuel Gat, puis intègre la compagnie de Jasmin Vardimon à Londres en 2010, et travaille au Royal Opera House de Covent Garden jusqu’en 2011.
A son retour en France, elle travaille avec plusieurs chorégraphes tels que Hervé Chaussard, Amala Dianor, Salia Sanou et, encore aujourd’hui, Serge Aimé Coulibaly (Faso Danse Théâtre).
Parallèlement à son statut d’interprète, Marion s’intéresse à la chorégraphie.
En 2013, elle a l’occasion de créer le duo « En terre d’attente » pour le festival FIDO à Ouagadougou (Burkina Faso).
En 2014, elle fonde la compagnie Ma’ et dans le même temps, le solo « Ceci n’est pas une femme blanche ». Son solo tourne en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique de l’ouest notamment et est primé à plusieurs concours internationaux.
Invitée par les Ateliers Frappaz de Villeurbanne, elle co-chorégraphie, en collaboration avec le chorégraphe Sigué Sayouba, le défilé de la Biennale de la danse de Lyon de 2018, pour un groupe de Villeurbanne de 300 personnes.
Le duo « W » , où se mêle danse et musique live, est créé en 2019 avec le compositeur franco-burkinabé Michael Avron, principal partenaire de Marion depuis les débuts de la compagnie.
En 2022, elle crée le sextet « Si c’est une fille ».
Pour enrichir ses créations plateaux, Marion s’intéresse à créer des pièces in-situ pour aller à la rencontre de nouveaux espaces, de nouveaux publics. Elle crée en 2021 la performance « UNE » à destination de musées, centre d’art, salle d’exposition. Et la même année, la pièce « Alttaï » fait se rencontrer la danseuse et un photographe dans un milieu naturel montagnard.
Titulaire du diplôme d’état de professeur de danse contemporaine, Marion mène des actions culturelles auprès de différents publics en lien avec ses créations (EPHAD, collèges, lycées, groupes de personnes en situations de vulnérabilité, amateurs, détenus en maison d’arrêt…). Elle intervient également pour deux formations professionnalisantes (formation Calabash à Lyon, formation I.D à Feyzin).
Ma démarche
Comment métisser des connaissances, les confronter les unes aux autres, pour créer un imaginaire au service d’un propos ? Comment un corps et son engagement peut en être le vecteur ? Voilà les questionnements qui me viennent lorsque la nécessité de créer m’habite. L’objectif de mes recherches est de révéler dans un sens poétique et sensible, une traduction physique d’un message.
L’expression par la danse représente un langague universel que tous peuvent éprouver.
J’imagine le mouvement comme des volutes de sons et d’images précises, la chorégrpahie comme des dessins, des nuances graphiques et esthétiques. Ainsi, tout comme en peinture, mettre en danse c’est exprimer une harmonie profonde de nous-mêmes, une alchimie entre nous et notre environnement, cadencée par des qualités éprouvées. Travaillant le corps dans une gestuelle multidimentionnelle à la fois physique, explosive, subtile, précise et singulière je recherhce dans cette matière concrète un équilibre de tensions entre tous ces élèments, toutes les textures, les douceurs et les forces, les dynamiques, pour tendre vers une clarté esthétique.
Dans cela, mon propos se fraye un chemin. J’ai la nécessité d’évoquer nos mondes contemporians, et nos actions/réactions face à ce qui les composent. L’impermanence effrénée de la société m’évoque des individus qui enchaînent leurs mouvements de vie, oubliant trop souvnet leurs essentiels, leurs convictions et leurs harmonies avec eux-mêmes. Notamment, la place et la condition de la femme m’interpelleent et m’interessent. Particulièrement mises à mal par cet instabilité collectives, je vois dans notre ère une révolution en cours, un engouement pour le féminin qui m’est plus qu’inspirant. En réaction à différentes crises économiques, sociales, spirituelles, sociétales, de ces dernières années, nos sociétés évoluent rapidement. Cela implique différentes interrogations: qu’est ce qui nous est nécessaire pour survivre ? Quelles sont les conditions pour trouver une harmonie ? Comment garder sa propre identité et ses racines dans ces changements ? Comment rester en lien avec nos corps physiques ?
A chaque création, je m’impose une contrainte de nouveau, que j’aime appeler « mon challenge » (nouvelle collaboration, nouveau média, nouvelle influence culturelle, nouveau terrain…). En m’y tenant, je sors de mon confort et ainsi j’y retrouve des sources de créativité.
En tant qu’artiste, nos expressions me semblent primordiales pour prendre conscience de nos mondes, et les ré-interroger chaque jour. D’autant plus, dans l’immatériel et le virtuel dans lesquels nous vivons, s’exprimer par le corps physique et ses mouvements, est un engagement en soi.